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Visite du Musée Dobrée à Nantes

Le Musée Dobrée à Nantes, histoire d’une collection.

Un musée, et plusieurs bâtiments.
Une collection, et des donations.
Un jardin public, et différentes époques.
Un dénivelé, et des jeux de niveaux. Etc.
Une collection, c’est comme une liste à la Prévert, un projet d’architecture aussi finalement.
 

L’Atelier Novembre s’est attaché à réunifier, niveler, fluidifier, et à trouver un fil conducteur pour accompagner les visiteurs dans un parcours un peu complexe.
À commencer par le parvis qui est en pente douce, bordé par une longue rive d’acier Corten qui sépare les niveaux du jardin et celui de l’accès au Musée et qui se retourne au-dessus de la façade vitrée. L’acier Corten qu’on retrouve en façade et ponctuellement dans les bâtisses, s’est imposé en une sorte de fil conducteur. Le niveau du sous-sol est exploité pour relier, aussi discrètement que possible, les différentes bâtisses. Parties techniques, réserves et auditorium y prennent place naturellement. Le jardin est préservé, accessible directement par les riverains et que traversent les visiteurs du musée.

La collection de Thomas Dobrée est éclectique, un éclectisme qui d’ailleurs se retrouve dans l'architecture de l’hôtel particulier « à la Viollet le Duc » (celui-ci avait été consulté en début de projet).
La scénographe Adeline Rispal a souhaité que l’exposition s’insère dans un projet d’architecture intérieure, à l’image de la « maison » que devait être ce bâtiment. Une notion d’intimité soulignée par des couleurs, des papiers peints, et qui se retrouve dans les vitrines à l’image des tables sur lesquelles s’empilent les objets des collectionneurs. Noires avec des pieds fins, elles évoquent avec élégance les consoles Napoléon III en bois noirci. Elles sont déclinées dans les différentes salles jusqu’à recevoir un empilement de vitrines dans un corridor, présentation baroque de poteries, faïences et porcelaines. Ou encore, dans un autre corridor, traitées en écrins à bijoux, précieux et délicats.

Un autre parti a été d’ajuster les rails d’éclairage aux motifs de style mauresque des plafonds staff. Un travail considérable de coupes, soudures et ajustements pour les fabricants, qui se voit à peine mais qui participe à ce « gommage » du préfabriqué industriel pour retrouver le « sur-mesure » d'une maison de maître. 

INFOS

Adresse
Musée Dobrée
1 place Jean V
44000 Nantes

musée Dobrée

Maître d’ouvrage
Département de Loire-Atlantique
 

Maîtrise d'œuvre

Architecte mandataire
Atelier Novembre
atelier novembre

Architecte du patrimoine
Atelier Donjerkovic
donjerkovic-architectes

Scénographe
Atelier Adeline Rispal
adeline rispal

Paysagiste
Atelier Moabi
atelier moabi


Concepteur Lumière
Temeloy
Temeloy


Partenaires
Oteis, BE TCE, OPC, Économie,
SSI & Sécurité
Jean-Paul Lamoureux, Acousticien
Innovision, BE Audiovisuel, Multimédia, Numérique
Chevalvert, Concepteur graphisme, Signalétique


Dates
Concours lauréat en juillet 2017
Inauguration le 18 mai 2024


Infos
Surface 7 400 M2 SDP
Budget 32 M € HT


Photographies
© archinov
© denis humbert


L’éclairagiste Tiphaine Treins souligne l’importance du poste éclairage (environ 30% du budget), chaque pièce exposée faisant l’objet d’une attention particulière quant à la manière de l’éclairer. Cela suppose un travail en amont avec les fabricants, beaucoup de mises au point, certaines très sophistiquées. Les plis délicats d’une statuette ne s’éclairent pas comme une faïence colorée et plate, et surtout on ne les regarde pas de la même manière. Plus ou moins proches, de face ou de côté, voire à l’arrière, sans porter d’ombre. On s’y attarde ou on glisse devant…Les tables de médiation (multimédia pour le public) sont en façade, ainsi chaque pièce peut être réorganisée librement ultérieurement.

La scénographe, d’accord avec le maître d’ouvrage représenté par Julie Pellegrin et Pierre Fradel, a choisi de limiter le nombre de vitrines. Certaines statues et certains objets, sur socles, sont ainsi visibles dans toute leur matière et leurs détails. Une forme de confiance accordée aux visiteuses et visiteurs qui semble engager en retour un respect naturel des œuvres et de la scénographie.

Faire dialoguer les œuvres entre elles, éviter les dissonances et le disparate, c’est être comme un chef d’orchestre. Les vitrines sous les combles sont différentes, traitées comme des bulles (ou plus exactement des boules à neige nous confie Adeline Rispal), elles reçoivent les collections des donateurs et donatrices ultérieurs. Des « mondes en soi », en ce sens que ces objets collectés essentiellement au XXe siècle proviennent des différents continents, Asie, Afrique, Amériques et du reste de l’Europe.On comprend à quel point un dialogue fécond entre le maître d’ouvrage et la maîtrise d’œuvre, fonde un projet.
Julie Pellegrin nous rappelle qu’il s’est instauré dès la phase concours, pour s’enrichir au cours du chantier et a permis de finaliser un programme ambitieux. Ce dialogue est sans doute le véritable fil conducteur du Musée (et de tout projet en somme).

Grand merci à Julie Pellegrin et Pierre Fardel, respectivement directrice et directeur adjoint du Grand Patrimoine de Loire Atlantique, Marc Iseppi et Natacha Fricout de l’Atelier Novembre, Adeline Rispal scénographe et Tiphaine Treins concepteur lumière, pour ce parcours intense.

Cette visite était précédée d’une balade dans l’île de Nantes sous la houlette de Florian Dubois, architecte associé à l’agence Ameller et Dubois (https://ameller-dubois.fr), et que nous remercions vivement.

Cela nous a donné un aperçu de l’urbanisation de l’île, autrefois industrieuse. Une première tranche de maîtrise d’œuvre urbaine avait été confiée à Alexandre Chemetoff et Jean-Louis Berthomieu (2000-2010), une seconde à Anne Mie Depuydt (UAPS) et Marcel Smets (2010-2016) et la troisième qui est en cours depuis 2017, à Claire Schorter (agence LAQ) et Jacqueline Osty, paysagiste-urbaniste (AJOA). De quoi méditer…

Cette visite du 26 juin 2025, était comme un avant-goût des vacances.

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