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Visite de l’exposition 
Paris 1925 : l'Art déco et ses architectes

Fanny Bayet (TARKETT France) nous a chaleureusement invités à une visite commentée de l’exposition « Paris 1925 : l'Art déco et ses architectes » à la Cité de l’architecture et du patrimoine. 

Nous l’en remercions vivement ainsi que la conférencière, Franka Fahl.

« L’Exposition de 1925 : un manifeste pour la modernité.

Véritable tremplin pour le style Art déco, elle met en avant des personnalités visionnaires tels qu'Auguste Perret, Henri Sauvage, Le Corbusier et Robert Mallet-Stevens. Sous la direction de Charles Plumet, les pavillons audacieux construits pour l’occasion explorent de nouvelles approches architecturales, urbaines et décoratives, en dialogue étroit avec la nature. »
 

Cent ans déjà ! C’était encore l’aube du 19e siècle, tout comme nous nous considérons encore à l’aube du 21e siècle…
L’Exposition internationale des arts décoratifs, reportée à plusieurs reprises à cause de la guerre, réunit 21 pays, essentiellement européens, excepté l’Allemagne (invitée trop tard…) et les États-Unis qui y envoient une simple délégation, a été implantée au cœur de Paris, les pavillons se pressent près du Grand Palais et des Invalides en un étrange contraste.
 


Commissariat : Bénédicte Mayer, attachée de conservation, Cité de l'architecture et du patrimoine.


Visite du 12 novembre 2025,

COMPTE-RENDU

Adresse

Cité de l'architecture et du patrimoine
45, avenue du Président Wilson, 75116 Paris

Cité de l'architecture et du patrimoine


22 octobre 2025 – 29 mars 2026

La question de la reconstruction des régions dévastées est lancée dès 1917, Mallet-Stevens, Tony Garnier y planchent, les différents architectes y voient l’occasion d’un renouvellement urbain, parfois utopique, parfois radical. L’exposition en est une forme de suite, elle a failli être implantée sur les anciennes fortif’s, ce qui aurait privilégié cette vision urbanistique plus audacieuse, plus libre.
Au contraire, la proximité des bâtiments parisiens a imposé différentes règles de gabarits (hauteur maximum de 5 m, hors les colonnes, ce qui explique l'aspect trapu des pavillons), pentes des couvertures, affouillements limités, arbres conservés etc.
Il n’y a pas que les décorateurs qui sont à l’honneur, les architectes y participent largement, tous avec la même vision d’une vie « moderne », hygiéniste, rationnelle, qui intègre le « progrès », l’électricité, l’automobile et surtout tente d’oublier la noirceur de la guerre, les hommes tués, les gueules cassées, les villes dévastées. Des corps de métier du bâtiment ont presque disparu, comme les charpentiers massacrés dans les tranchées qu’ils étayaient, à peine dix ans auparavant.
Après l’ombre, la lumière grâce à l’électricité, la vitesse grâce au pétrole, un début d’émancipation de la femme (pas une seule dans l’expo, bien qu’exposées dans les différents pavillons, Sonia Delaunay y expose, entre autres, des tissus et des broderies). Il est vrai que les premières femmes françaises diplômées en architecture venaient tout juste de l’être, une en 1923, puis 1924...

L’exposition 1925, c’est aussi la consécration du béton armé.
Et quand on pense au béton armé, on pense immédiatement à Auguste Perret, considéré par ses pairs comme un maître, qui marquera profondément le 20e siècle. Il conçoit avec ses frères le théâtre éphémère, essentiellement en bois, avec la récupération programmée du matériau après le démontage de l’exposition.
Des visions « classiques » comme celles de Louis Süe et André Mare, considérés comme les fondateurs du mouvement Art-Déco, dès avant-guerre, côtoient des visions plus modernes comme celle de Mallet-Stevens, sans exclure le régionalisme, ou franchement manifeste comme le pavillon du Corbu (Charles-Édouard Jeanneret, dit le Corbusier) qui illustre l’Esprit nouveau.
Il n’était pas encore connu (son agence a été créée en 1922). 1925 fut une année fondatrice pour lui, et d’une certaine manière pour le monde de l’architecture, au niveau national mais aussi mondial.

C’est d’ailleurs très intéressant de regarder les maquettes des différentes architectures du 20e et 21e siècle, dans la directe filiation de cette exposition. Elles sont présentées dans la même galerie, avec comme point d’orgue une unité d’habitation de la Cité radieuse à échelle 1. 

Une exposition de taille modeste, très riche néanmoins grâce aux nombreux supports présentés, maquettes, maquettes 3D, photos et dessins. Et ce qui pouvait sembler « osé » paraît tellement naturel de nos jours, avec cette modernité qui ne porte plus son nom, qu’on peut se dire que cent ans, c’est peu finalement.

Crédits photos  © G DREGE et © archinov

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